L'idée centrale, poussée par la Commission européenne, est d'utiliser la valeur des 185 milliards d'euros d'actifs souverains russes détenus par le dépositaire Euroclear, basé à Bruxelles, pour financer et armer l'Ukraine. Le reste du montage financier proviendrait d'autres actifs russes gelés à travers le bloc.

Cependant, ce plan ambitieux se heurte à une opposition croissante de la part de plusieurs États membres.

La Belgique, où se trouve Euroclear, a exprimé des réserves et demandé l'examen d'options alternatives. L'Italie, troisième économie de l'UE, s'est jointe à la Belgique, ainsi qu'à Malte et à la Bulgarie, pour contester le projet.

Le nouveau Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a également rejeté le plan.

Bien que ces cinq pays, même rejoints par la Hongrie et la Slovaquie, ne puissent former une minorité de blocage, leur opposition publique fragilise la position de la Commission et complique l'obtention d'un accord politique rapide lors du prochain sommet des dirigeants de l'UE. Des diplomates et responsables européens soulignent l'urgence de la situation, l'Ukraine ayant un besoin désespéré de ces fonds avant la fin de l'année. Un responsable allemand a qualifié la décision de « décision sur l'avenir de l'Europe », affirmant qu'il n'y avait « pas d'option B ».

L'incapacité à s'accorder sur ce plan enverrait un « signal désastreux à l'Ukraine » et serait perçu comme un échec majeur pour l'Union.