L'ampleur de ces défis est sans précédent pour un pays géographiquement éloigné de Bruxelles, militairement neutre et doté de ressources administratives limitées. Des diplomates européens ont exprimé leur inquiétude quant à la capacité de Nicosie à gérer une telle charge de travail. Cependant, le gouvernement chypriote s'est efforcé de surmonter ces obstacles en recrutant massivement du personnel pour sa représentation permanente à Bruxelles, passant de 100 à plus de 250 personnes, et en organisant des vols directs quotidiens pour faciliter les déplacements. La présidence est aussi une occasion pour Chypre de redorer son image internationale, longtemps ternie par sa réputation d'entretenir des liens étroits avec Moscou. Le pays est déterminé à prouver son alignement avec ses alliés occidentaux, notamment en révoquant des centaines de « passeports dorés » accordés à des Russes. La crise humanitaire à Gaza a également placé Chypre sous les feux de la rampe diplomatique, le pays jouant un rôle de soutien dans les efforts d'aide de l'UE et des États-Unis.