Cette position souligne la stratégie de Moscou visant à marginaliser l'UE et à privilégier un dialogue direct avec Washington pour dicter les termes d'un accord. À plusieurs reprises, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé la position de Moscou.

La Russie insiste sur le fait qu'elle doit d'abord "prendre connaissance" des avancées des discussions entre Kiev et Washington avant d'envisager une nouvelle réunion avec sa propre participation, signifiant ainsi que l'UE n'est pas considérée comme un interlocuteur principal.

Cette stratégie est perçue par les analystes comme une tactique délibérée pour affaiblir l'alliance occidentale. Un article note que pour Vladimir Poutine, cette approche a "l'avantage supplémentaire de tendre l'alliance occidentale, en exploitant et en élargissant les fossés entre Washington et l'Europe". En refusant de négocier directement avec Kiev et l'Europe, Poutine "dépêche en effet Trump pour leur arracher des concessions".

De plus, Moscou utilise cette rhétorique pour rejeter la responsabilité d'un éventuel échec des négociations sur les Européens. Un titre d'article résume cette posture : "L’Europe est montrée par le Kremlin comme responsable de l’échec des négociations de paix entre Moscou et Washington". Cette posture diplomatique vise à isoler l'Ukraine de ses alliés européens et à présenter le conflit comme une affaire à régler uniquement entre les deux superpuissances, la Russie et les États-Unis.