Le point de friction le plus visible est le plan de financement de l'Ukraine via les actifs russes gelés. Initialement portée par la Belgique, l'opposition a été rejointe par l'Italie, Malte, la Bulgarie et la République tchèque, dont le Premier ministre Andrej Babiš a rejeté le plan.

Cette opposition croissante, qualifiée de "coalition des non-volontaires", érode les chances d'un accord politique rapide lors du sommet européen.

La situation est si tendue que la Première ministre lettone, Evika Siliņa, a publiquement exprimé son souhait que la Belgique ne devienne pas "une seconde Hongrie", faisant référence au rôle souvent obstructionniste de Budapest au sein de l'UE. Ces divisions ne sont pas spontanées ; elles seraient en partie alimentées par la pression de l'administration américaine, qui encourage les capitales à rejeter la ligne de Bruxelles.

La crainte est que si un accord unanime n'est pas trouvé, le recours à un vote à la majorité qualifiée pourrait "déchirer un bloc déjà fracturé et probablement le plonger dans une véritable crise". L'incapacité à présenter un front uni enverrait un "signal désastreux à l'Ukraine" et témoignerait d'un échec de l'Europe elle-même, selon un responsable de l'UE.