Ce report illustre les difficultés persistantes à surmonter les résistances internes, notamment celles du secteur agricole européen.

Prévue pour le 20 décembre, la finalisation de cet accord commercial majeur avec le bloc sud-américain (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a été suspendue à la demande de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, Mme Meloni a sollicité plus de temps pour "rassurer les agriculteurs du pays qu'ils ne seraient pas lésés par la volaille et le bœuf bon marché".

Cette opposition de dernière minute a mis en péril un objectif que l'UE s'était fixé de longue date. Les pays favorables à l'accord, avec l'Allemagne en tête, s'inquiètent vivement de ce nouveau délai.

Ils craignent que tout atermoiement supplémentaire puisse finalement "tuer l'accord commercial", en enhardissant l'opposition au sein du Parlement européen ou en compliquant les choses lorsque le Paraguay, plus sceptique, prendra la présidence tournante du Mercosur.

Pour tenter d'apaiser les craintes des agriculteurs, les institutions européennes s'étaient empressées d'approuver un texte supplémentaire prévoyant la réimposition de droits de douane en cas de déstabilisation des marchés européens par les importations sud-américaines. Ce nouveau contretemps sur un dossier majeur, lors d'un Conseil européen déjà chargé, met en évidence la complexité pour l'UE de concilier ses ambitions géopolitiques et commerciales avec les intérêts divergents de ses États membres.