Synthèse : Au Moyen-Orient

L'incursion israélienne à Beit Jinn, justifiée par des impératifs de sécurité, a entraîné un lourd bilan civil et une vive condamnation de la part de la Syrie. Elle illustre la volatilité de la région post-Assad et le risque d'escalade, Israël agissant de manière préventive contre les menaces perçues à sa frontière.

L'assassinat d'un haut commandant du Hezbollah par Israël à Beyrouth, un an après la signature d'un cessez-le-feu, marque une grave escalade.

Cet acte démontre la fragilité de la trêve et la persistance d'une guerre de l'ombre, faisant craindre une reprise des hostilités à grande échelle entre les deux ennemis.

L'ouverture d'une enquête pour "crimes de guerre" par la justice française suite à la mort de deux enfants français à Gaza marque une étape judiciaire notable. Elle met en lumière la question de la responsabilité des forces armées dans les conflits modernes et la possibilité pour des juridictions nationales de poursuivre des actes commis à l'étranger, tout en définissant un cadre juridique précis qui exclut les accusations de génocide.

Les violences et les manifestations de la communauté alaouite en Syrie révèlent les profondes divisions qui persistent après la chute d'Assad. La peur d'une "punition collective" et les tensions intercommunautaires constituent un obstacle majeur à la réconciliation nationale et à la reconstruction d'un État stable et inclusif.

Le voyage du Pape Léon XIV en Turquie et au Liban est un acte diplomatique et pastoral majeur. Il vise à la fois à renforcer le dialogue œcuménique avec les orthodoxes et à apporter un soutien moral et spirituel aux communautés chrétiennes d'Orient, dont l'existence même est menacée par les conflits et les pressions politiques.

En sanctionnant ses hauts gradés, l'armée israélienne assume publiquement sa part de responsabilité dans le drame du 7 octobre, accentuant la pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Ce conflit ouvert sur la question de la redevabilité révèle une profonde fracture entre les sphères militaire et politique en Israël, sur fond de traumatisme national.

L'escalade à la frontière afghano-pakistanaise, marquée par des frappes meurtrières et des démentis, met en péril la stabilité régionale. Ce cycle de violence, alimenté par des attentats et des accusations mutuelles de soutien au terrorisme, a brisé une trêve précaire et creusé la méfiance entre les deux gouvernements.

La sécheresse sans précédent qui frappe l'Iran a atteint un point critique, paralysant la vie quotidienne et l'économie, en particulier à Téhéran. La pénurie d'eau est si grave qu'elle remet en question la viabilité de la capitale, poussant le gouvernement à envisager son déménagement, une mesure extrême qui souligne l'ampleur de la crise environnementale.

Malgré son approbation par l'ONU, le plan américain pour l'après-guerre à Gaza se heurte à une profonde méfiance de la part des Palestiniens. Perçu comme une potentielle tutelle étrangère plutôt qu'une solution vers la souveraineté, il illustre le fossé entre les arrangements géopolitiques des grandes puissances et les aspirations de la population locale.

La progression du projet de colonisation E1 en Cisjordanie, couplée à des actions sécuritaires controversées, illustre la stratégie israélienne de renforcement de son contrôle sur le territoire. Cette politique, qui se traduit par des démolitions et la fragmentation des terres palestiniennes, compromet gravement la solution à deux États en rendant sa mise en œuvre géographique quasi impossible.