Synthèse : Au Moyen-Orient

La mission de Jared Kushner en Israël marque une étape cruciale dans la mise en œuvre du plan de paix américain pour Gaza, axée sur le déploiement d'une force internationale. Toutefois, le projet se heurte à des obstacles diplomatiques importants, notamment la composition de cette force et des critiques fondamentales sur l'absence d'une perspective politique claire pour les Palestiniens.

L'échange de dépouilles est un volet essentiel mais tendu de l'accord de cessez-le-feu à Gaza.

La lenteur du processus, attribuée par le Hamas aux difficultés logistiques et par Israël à une manœuvre dilatoire, fragilise la trêve et illustre la profonde méfiance qui subsiste entre les deux camps.

La visite du président syrien Ahmed al-Charia à Washington, couplée à la levée des sanctions de l'ONU, marque une réintégration spectaculaire de la Syrie sur la scène internationale. Ce rapprochement avec les États-Unis pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques régionaux, notamment à travers un pacte de sécurité avec Israël et une lutte commune contre l'EI, bien que les sanctions américaines restent un défi majeur pour la reconstruction du pays.

Des frappes aériennes israéliennes renouvelées dans le sud du Liban ont ravivé les tensions et fait au moins une victime, mettant en péril le cessez-le-feu avec le Hezbollah. Tandis qu'Israël invoque la nécessité d'empêcher le réarmement du groupe, le Liban et le Hezbollah dénoncent une agression, faisant craindre une escalade du conflit.

Les négociations de paix entre l'Afghanistan et le Pakistan ont échoué en raison de divergences profondes sur les questions de sécurité, notamment la gestion du TTP. Bien qu'une trêve précaire soit maintenue, les accusations mutuelles et les incidents frontaliers persistants soulignent le risque élevé d'une reprise du conflit, incitant la Turquie à poursuivre ses efforts de médiation.

L'émission par la Turquie de mandats d'arrêt contre Benyamin Nétanyahou et d'autres responsables israéliens pour "génocide" constitue une grave détérioration des relations diplomatiques. Cette mesure, qualifiée de "coup de pub" par Israël, ancre la position pro-palestinienne de la Turquie et aligne son action judiciaire sur sa rhétorique politique très critique de l'offensive à Gaza.

Pris entre des catastrophes naturelles récurrentes, un isolement diplomatique persistant et une crise économique profonde, l'Afghanistan sous le régime taliban fait face à une situation humanitaire alarmante.

L'incapacité du gouvernement à gérer le pays et à s'intégrer à la communauté internationale aggrave la souffrance d'une population déjà éprouvée.

Une sécheresse record place l'Iran, et en particulier sa capitale Téhéran, au bord d'une crise de l'eau majeure. Face à des réservoirs quasiment à sec, le gouvernement a recours à des coupures d'eau et n'exclut pas une évacuation de la capitale, un scénario qui témoigne de l'extrême vulnérabilité du pays au changement climatique.

Les élections législatives en Irak sont marquées par une compétition intense entre le Premier ministre sortant al-Sudani, qui mise sur la stabilité, le leader kurde Barzani, qui défend l'autonomie de sa région, et le chef de milice al-Khazali, qui cherche une légitimité politique. Le résultat du scrutin déterminera le fragile équilibre du pouvoir à Bagdad et les futures relations du pays avec les puissances régionales et internationales.

La Syrie post-Assad est loin d'être stabilisée, avec la menace d'une résurgence de l'État islamique qui pèse sur le pays.

Le nouveau gouvernement syrien, tout en cherchant à se rapprocher de l'Occident et à intégrer la coalition anti-EI, mène des opérations pour démanteler les cellules djihadistes, dans un contexte sécuritaire qui demeure fragile et complexe.