Synthèse : Municipales 2026

La stratégie du RN pour les municipales de 2026 consiste en un effort méthodique de maillage territorial, en particulier dans les petites communes, afin de construire une base d'élus locaux solide et de préparer l'élection présidentielle de 2027. Cette approche pragmatique, qui inclut des alliances et des tactiques de parrainage, marque une évolution par rapport aux scrutins précédents.

La stratégie "tout sauf LFI" adoptée par Les Républicains pour le second tour des municipales, quitte à soutenir le RN, officialise la fin du front républicain. Cette ligne politique, qui désigne la gauche radicale comme l'adversaire principal, pourrait favoriser des alliances locales entre la droite et l'extrême droite et redéfinir durablement le paysage politique.

La gauche aborde les municipales de 2026 en ordre dispersé, minée par la rivalité entre le PS et LFI.

Malgré quelques alliances locales réussies, cette fragmentation généralisée menace ses positions dans plusieurs grandes villes et pourrait profiter à ses adversaires.

L'élection municipale à Paris est marquée par une gauche fragmentée qui peine à s'unir pour la succession d'Anne Hidalgo.

Cette division fait de la candidate de droite, Rachida Dati, la favorite du scrutin, menaçant de mettre fin à 25 ans de gestion de gauche dans la capitale.

L'élection à Lyon s'annonce comme une confrontation de modèles entre le maire écologiste sortant, Grégory Doucet, et le candidat de la droite et du centre, Jean-Michel Aulas. Ce dernier, en tête dans les sondages, capitalise sur une image de bâtisseur et rassemble largement, y compris d'anciens proches de Gérard Collomb, dont les deux camps se disputent l'héritage.

La campagne municipale à Nice est dominée par l'affrontement personnel et politique entre le maire Christian Estrosi et son ancien allié Éric Ciotti.

Ce duel à couteaux tirés entre les deux figures de la droite locale éclipse les autres enjeux et candidats, promettant une bataille électorale particulièrement tendue.

L'élection municipale à Marseille est très imprévisible en raison de la fragmentation du paysage politique. Le maire sortant, Benoît Payan, bien que favori, est menacé par la candidature de LFI à sa gauche, une droite revancharde et un Rassemblement National compétitif, rendant l'issue du scrutin très incertaine.

L'union entre LFI et le PCF à Saint-Denis constitue une alliance locale notable, à contre-courant des divisions nationales de la gauche.

En s'unissant derrière un candidat insoumis, les deux partis espèrent reconquérir ce bastion historique face au maire socialiste sortant.

L'instauration de la parité obligatoire dans les communes de moins de 1 000 habitants pour les élections de 2026, bien que visant un objectif d'égalité, crée des difficultés pratiques importantes pour la constitution des listes en milieu rural. Les candidats craignent une crise de l'engagement et un impact négatif sur la démocratie locale.

Les élections municipales de 2026 sont fortement impactées par le contexte national. L'incertitude budgétaire pèse sur leur organisation, tandis que la proximité de l'élection présidentielle de 2027 transforme ce scrutin local en un enjeu politique national majeur pour tous les partis.