Synthèse : Bande de Gaza

La validation par l'ONU confère une force juridique au plan Trump, mais sa mise en œuvre se heurte à des obstacles majeurs : le rejet du Hamas, les intérêts divergents des puissances mondiales et le scepticisme profond de la population gazaouie, qui y voit davantage une réorganisation du contrôle étranger qu'un chemin vers une paix authentique.

La reprise des frappes israéliennes, présentée comme une réponse à une violation du Hamas, a causé de nombreuses victimes civiles et anéanti le calme précaire à Gaza. Cette escalade souligne l'instabilité de la trêve et le risque constant d'un retour à un conflit à grande échelle, chaque partie rejetant la responsabilité de la violence sur l'autre.

La résolution de l'ONU sur le plan Trump a révélé un clivage profond entre les principaux protagonistes. Le soutien conditionnel d'Israël et de l'Autorité palestinienne contraste avec le rejet total du Hamas, dont les principes fondamentaux comme le désarmement et la gouvernance future de Gaza rendent l'application du plan extrêmement improbable.

Bien qu'elle soit présentée comme un outil de stabilisation, la force internationale proposée est perçue par le Hamas et de nombreux Gazaouis comme une menace à leur souveraineté. Son mandat de désarmement en fait un point de friction majeur, la transformant potentiellement en une force d'occupation déguisée plutôt qu'en garante de la paix.

Le vote à l'ONU a moins été un acte unanime pour la paix qu'une démonstration des dynamiques de pouvoir mondiales.

Les États-Unis ont consolidé leur rôle central, la Russie et la Chine ont joué une carte tactique, et les États arabes ont sécurisé leurs intérêts régionaux, laissant la voix des Palestiniens marginalisée dans un jeu d'intérêts géopolitiques qui les dépasse.

Pour la population de Gaza, les résolutions diplomatiques semblent déconnectées de leur souffrance quotidienne. L'urgence humanitaire et le besoin de sécurité priment sur les jeux politiques, mais l'absence de garanties concrètes et la reprise des violences alimentent un sentiment de désespoir et de méfiance envers toute solution imposée de l'extérieur.

Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne sont pris au piège d'un paradoxe : reconnus sur la scène internationale mais délégitimés sur le plan intérieur.

Bien que le plan de paix leur offre une porte d'entrée, leur faiblesse structurelle et leur manque de soutien populaire rendent leur participation effective à la reconstruction politique de Gaza une perspective lointaine et incertaine.

La rhétorique de Benjamin Netanyahu sur l'"expulsion" du Hamas révèle un objectif fondamental qui pourrait être incompatible avec l'approche pragmatique du plan Trump. Cette position maximaliste signale une préférence pour une victoire totale plutôt qu'un règlement négocié, créant ainsi un obstacle majeur à la mise en œuvre du plan et dévoilant des tensions stratégiques avec Washington.

Le jeu des accusations mutuelles concernant la rupture du cessez-le-feu met en évidence la méfiance totale entre Israël et le Hamas.

Sans mécanisme de vérification indépendant, chaque incident devient un prétexte potentiel à une escalade, rendant toute trêve exceptionnellement difficile à maintenir et laissant les civils pris au piège d'une violence récurrente.

Les médiateurs internationaux, en particulier les États-Unis et le Qatar, sont indispensables pour contenir la violence et promouvoir des solutions politiques à Gaza. Cependant, leur influence se heurte aux agendas conflictuels d'Israël et du Hamas, et leurs efforts sont constamment menacés par la fragilité des accords sur le terrain, soulignant les limites de la diplomatie dans un conflit aussi enraciné.