Synthèse : Bande de Gaza

La visite de Jared Kushner en Israël matérialise la pression diplomatique américaine pour faire avancer son plan de paix pour Gaza, en se concentrant sur la mise en place d'une force internationale, étape suivante et cruciale du processus de cessez-le-feu.

Le processus d'échange des dépouilles est un élément central mais fragile de l'accord de cessez-le-feu.

Sa lenteur, due à des difficultés logistiques et à une méfiance mutuelle, alimente les tensions et pourrait compromettre la poursuite de la trêve.

La mise en place d'une force internationale est un élément central mais très controversé du plan américain pour Gaza.

Les désaccords sur sa composition, en particulier sur le rôle de la Turquie, constituent un obstacle diplomatique majeur qui pourrait retarder, voire compromettre, son déploiement.

L'ampleur de la destruction à Gaza a engendré une crise humanitaire catastrophique. Le plan de reconstruction américain, axé sur la spéculation immobilière et ignorant les besoins de la population, est vivement critiqué pour son cynisme et sa déconnexion de la réalité humaine du territoire.

Le traitement des détenus palestiniens de Gaza, sous un régime juridique d'exception qui les prive de leurs droits, est une source de vives critiques. Les allégations de torture et le scandale de la vidéo de Sdé Teiman, qui a conduit à l'arrestation d'une haute magistrate militaire, révèlent la face sombre de la gestion du conflit par Israël.

Bien que le plan de paix américain ait permis d'initier un cessez-le-feu, sa viabilité à long terme est sérieusement remise en question.

Des experts, y compris d'anciens chefs de la sécurité israélienne, estiment que son échec à proposer une solution politique crédible, comme celle à deux États, le condamne à n'être qu'une solution temporaire et non une paix durable.

L'émission de mandats d'arrêt par la Turquie contre les plus hauts dirigeants israéliens pour « génocide » constitue une escalade juridique et diplomatique majeure. Cette action, bien que largement symbolique, illustre la rupture consommée entre les deux pays et la volonté d'Ankara de mener une offensive judiciaire contre Israël sur la scène internationale.

La trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre a mis fin aux combats à grande échelle et a permis des progrès humanitaires et sur le dossier des otages. Elle demeure cependant extrêmement fragile, menacée par la lenteur des négociations et la méfiance persistante entre les belligérants.

La gouvernance future de Gaza est un casse-tête diplomatique.

Les positions divergent radicalement entre Israël, qui refuse tout rôle au Hamas et à l'Autorité palestinienne, et les acteurs palestiniens et arabes, qui estiment qu'une solution viable ne peut exclure totalement les factions en place.

L'interdiction quasi totale d'accès à Gaza pour la presse internationale, sauf sous escorte militaire israélienne, constitue un obstacle majeur à une couverture indépendante du conflit.

Cette situation transforme les rares visites de journalistes en opérations de communication contrôlées, limitant la transparence sur la réalité du terrain.