Synthèse : Guerre en Ukraine

L'imposition de sanctions majeures par les États-Unis contre Rosneft et Lukoil, combinée au 19ème paquet de sanctions de l'UE sur le GNL, constitue une escalade significative de la pression économique sur la Russie. Saluée comme un "tournant" par l'Europe, cette action coordonnée vise à tarir les sources de financement de la guerre, malgré les dénégations de Moscou sur leur impact et les tentatives de contournement déjà annoncées par la Hongrie.

Le projet européen d'utiliser les avoirs russes gelés pour garantir un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine marque une étape potentiellement décisive dans le soutien à Kiev.

Toutefois, des obstacles juridiques et la crainte d'une répartition inégale des risques, exprimée avec force par la Belgique, freinent sa mise en œuvre, repoussant toute décision concrète à la fin de l'année.

La semaine a été marquée par une série de volte-face diplomatiques autour d'un sommet Trump-Poutine, finalement avorté. Cette incertitude a révélé les fortes pressions exercées sur l'Ukraine pour des concessions territoriales, et la tentative de Kiev et de ses alliés européens de maintenir un front uni pour s'assurer que toute négociation de paix se fasse à des conditions jugées acceptables.

La réunion de la "Coalition des volontaires" à Londres a souligné l'urgence pour les alliés de l'Ukraine d'accroître les livraisons d'armes à longue portée. Face à l'intensification des frappes russes sur les infrastructures critiques à l'approche de l'hiver, les discussions ont porté sur les moyens de renforcer la capacité de frappe de Kiev, en liant cet effort à la mobilisation des avoirs russes gelés.

La Russie a revendiqué la capture de quatre villages dans l'est de l'Ukraine, illustrant sa progression continue sur le terrain. La situation est particulièrement tendue à Pokrovsk, où des combats urbains sont en cours, menaçant un point logistique clé pour l'armée ukrainienne et confirmant la pression intense exercée par Moscou dans le Donbass.

La brève incursion de deux avions militaires russes dans l'espace aérien lituanien a provoqué une vive réaction de Vilnius et de l'OTAN. Cet incident, qualifié de provocation délibérée, s'inscrit dans une série de manœuvres russes visant à tester les défenses et la détermination des pays baltes, augmentant ainsi les tensions sur le flanc est de l'Alliance.

La signature d'une lettre d'intention entre l'Ukraine et la Suède pour l'achat de 100 à 150 avions Gripen constitue un développement majeur pour la défense aérienne ukrainienne. Cet accord stratégique, dont les premières livraisons sont attendues en 2026, vise à doter Kiev d'une flotte de chasseurs modernes et adaptés à ses besoins opérationnels face à la Russie.

La Russie a relancé sa "guerre du chauffage" en menant des frappes massives contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Ces attaques systématiques, qui provoquent des pannes de courant à travers le pays à l'approche de l'hiver, visent à affaiblir l'Ukraine et sa population, tout en faisant peser la menace d'une nouvelle crise humanitaire.

L'explosion d'un engin explosif par un jeune homme dans la gare d'Ovroutch a causé la mort de quatre personnes, dont l'auteur et une garde-frontière, et en a blessé douze. L'acte, survenu lors d'un contrôle d'identité, serait lié à une tentative de fuite illégale du pays, illustrant les drames humains et sécuritaires qui se jouent en marge du conflit principal.

Les plus hauts gradés de l'armée française ont publiquement averti que la France devait se préparer à un possible affrontement militaire direct avec la Russie d'ici trois à quatre ans.

En conséquence, des plans sont en cours pour être en mesure de déployer rapidement des forces en 2026, y compris pour soutenir l'Ukraine, soulignant une prise de conscience de la menace et un effort de réarmement au niveau national et européen.

La visite de Volodymyr Zelensky à Washington n'a pas abouti à la livraison espérée de missiles Tomahawk, Donald Trump préférant éviter une escalade avec la Russie après un avertissement direct de Vladimir Poutine.

Bien que l'Ukraine continue de considérer ces armes comme cruciales pour changer l'équilibre du conflit, les États-Unis maintiennent une approche prudente, laissant Kiev dans l'incertitude.

Dans un mouvement stratégique visant à couper les revenus de guerre de la Russie, une majorité d'États membres de l'UE a validé le principe d'une interdiction totale des importations de gaz russe d'ici fin 2027. Malgré l'opposition de pays comme la Hongrie, cette décision marque une étape clé dans la réorientation énergétique de l'Europe, qui cherche à éliminer sa dépendance envers Moscou.

L'Ukraine et ses partenaires européens ont endossé l'idée d'un cessez-le-feu le long de la ligne de front actuelle comme point de départ pour des négociations. Cette position vise à trouver un terrain d'entente avec l'administration Trump tout en refusant de légitimer les gains territoriaux de la Russie par la force, dans un équilibre diplomatique délicat.

La supervision par Vladimir Poutine d'exercices nucléaires stratégiques, incluant des tirs de missiles balistiques intercontinentaux, et la commande de nouveaux missiles Kalibr, constituent une nouvelle démonstration de la puissance de dissuasion russe.

Cette posture vise à intimider les alliés de l'Ukraine et à les mettre en garde contre toute escalade dans leur soutien militaire à Kiev.

La Russie intensifie ses efforts de recrutement via la conscription et l'enrôlement de combattants étrangers, notamment chinois et nord-coréens, pour soutenir son effort de guerre. Cette stratégie, qui vise à compenser les pertes et à maintenir la pression sur le front, suscite l'inquiétude de Kiev qui dénonce une internationalisation du conflit orchestrée par Moscou.