Synthèse : Union européenne

Les élections néerlandaises ont abouti à une victoire serrée du parti centriste D66 de Rob Jetten face à l'extrême droite, signalant un possible retour à une politique pro-européenne. Bien que Geert Wilders reste une force politique majeure, son isolement rend la formation d'un gouvernement sous sa direction improbable, ouvrant la voie à de longues et complexes négociations de coalition menées par le centre.

Face à l'incertitude juridique et politique des tarifs douaniers américains, l'Union européenne adopte une stratégie défensive.

Elle tente de sécuriser les acquis d'un accord commercial avec l'administration Trump tout en se préparant à de nouvelles taxes sectorielles, consciente que la menace protectionniste américaine demeure, quelle que soit la décision de la Cour suprême.

Le projet de l'UE d'un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, garanti par les actifs russes gelés, est un enjeu majeur pour la survie économique de Kiev, car il conditionne l'aide du FMI. L'opposition de la Belgique met en péril cette initiative et révèle les divisions internes de l'UE sur la manière de soutenir l'Ukraine et d'utiliser les avoirs russes.

La réduction des effectifs militaires américains en Roumanie, bien que qualifiée d'ajustement, alimente les préoccupations européennes sur la fiabilité de l'engagement américain. Cette décision, dans le contexte de la guerre en Ukraine et du pivot stratégique américain vers l'Asie, met en lumière l'urgence pour l'Europe de renforcer sa propre architecture de sécurité et de défense.

Le vote du parlement letton en faveur du retrait de la Convention d'Istanbul sur les violences faites aux femmes constitue une régression majeure et un défi aux valeurs de l'UE. Cette décision, motivée par une rhétorique conservatrice anti-genre, met en lumière les profondes divisions idéologiques au sein de l'État membre et pourrait créer un précédent inquiétant au sein de l'Union.

Le gouvernement hongrois de Viktor Orbán continue de jouer un rôle de perturbateur au sein de l'UE, en affaiblissant les positions communes contre la Biélorussie et en maintenant sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cette stratégie, justifiée par la sécurité nationale mais critiquée comme étant motivée par des intérêts financiers, fragilise l'unité et l'efficacité de l'action extérieure de l'Union.

Un an après la tragédie de Novi Sad, la Serbie est le théâtre de manifestations d'une ampleur considérable qui expriment un mécontentement profond envers le gouvernement.

Pour ce pays candidat à l'UE, cette crise interne représente un test majeur pour sa crédibilité démocratique et sa capacité à progresser vers l'intégration européenne.

La multiplication des survols de drones suspects, probablement russes, au-dessus de sites militaires et civils sensibles en Europe constitue une nouvelle menace sécuritaire sérieuse. Ces actes d'espionnage poussent les pays, comme la Belgique, à investir dans des technologies de contre-drones pour protéger leurs infrastructures stratégiques.

Entre les efforts de réassurance de la CIA et sa propre quête d'autonomie, l'UE est à un tournant en matière de renseignement. La construction d'une capacité de renseignement européenne commune est considérée comme essentielle pour la sécurité du bloc, mais elle se heurte encore à des décennies de méfiance entre les services nationaux.

Prise dans la rivalité économique entre Washington et Pékin, l'Union européenne est confrontée à sa dépendance en matières premières stratégiques. Elle tente de manœuvrer diplomatiquement pour éviter d'être la principale victime de cette guerre commerciale, en cherchant à la fois le dialogue avec la Chine et la coordination avec les États-Unis.