Synthèse : Au Moyen-Orient

La trêve à Gaza reste précaire, suspendue à la résolution de la question des otages décédés.

Alors que les familles israéliennes exigent le retour de toutes les dépouilles, le Hamas invoque des difficultés logistiques, créant une impasse qui bloque les étapes cruciales du désarmement et du retrait israélien, et menace de relancer le conflit.

La trêve n'a pas mis fin à la crise humanitaire à Gaza.

L'aide reste largement insuffisante, le système de santé est effondré, et la population civile, particulièrement les enfants, subit des traumatismes profonds tout en luttant quotidiennement pour sa survie dans un territoire dévasté.

La situation à la frontière libano-israélienne reste explosive, avec des frappes israéliennes continues visant le Hezbollah et des incidents impliquant la FINUL. Les efforts diplomatiques américains visent à contenir le risque d'une guerre ouverte, mais la pression militaire exercée par Israël et la fragilité de la résolution 1701 maintiennent la région au bord de l'embrasement.

La diplomatie américaine est pleinement engagée pour sauver le plan Trump pour Gaza, perçu comme un levier pour une stabilisation plus large au Moyen-Orient.

Cependant, cette approche transactionnelle se heurte à la méfiance des acteurs locaux, aux violations de la trêve et aux divergences profondes sur les questions de souveraineté, de sécurité et de l'avenir politique des Palestiniens.

Le déploiement d'une force internationale à Gaza est un point crucial mais conflictuel du plan de paix. L'affirmation par Israël de son droit de veto, en particulier contre la Turquie, illustre sa volonté de conserver le contrôle sécuritaire sur l'après-guerre, compliquant les efforts américains et les aspirations palestiniennes à une supervision onusienne.

La Syrie post-Assad est un terrain complexe où le nouveau régime tente d'asseoir son autorité en combattant les factions jihadistes étrangères restantes, comme le groupe d'Omar Omsen.

Cette situation, couplée aux tensions communautaires et à l'insécurité persistante, illustre les défis immenses pour stabiliser un pays dévasté par des années de guerre.

Le retrait des combattants du PKK de Turquie marque une avancée significative dans le processus de paix, répondant à une demande d'Ankara. Cependant, le succès à long terme dépendra de mesures politiques et juridiques, notamment sur le sort du chef emprisonné Abdullah Öcalan et l'intégration politique des militants kurdes.

Le conflit direct de juin entre l'Iran et Israël a révélé les limites de la puissance iranienne mais n'a pas anéanti sa stratégie de déstabilisation par procuration. La menace nucléaire et les actions de ses relais, comme le Hezbollah, demeurent des facteurs de tension majeurs, que toute trêve à Gaza ne suffira pas à éteindre.

En Cisjordanie, la violence des colons israéliens perturbe gravement la récolte des olives, une période cruciale pour l'économie palestinienne. Ces incidents, qui s'ajoutent à l'expansion des colonies, exacerbent les tensions et témoignent d'une détérioration de la sécurité pour les civils palestiniens.

Le premier voyage du pape Léon XIV en Turquie et au Liban s'inscrit dans la continuité de la diplomatie du Vatican au Moyen-Orient. En choisissant cette région pour son premier déplacement, il entend porter un message de paix, de dialogue et de soutien aux minorités chrétiennes, dans un contexte de tensions exacerbées.

La purge massive en cours dans l'armée chinoise, officiellement une campagne anti-corruption, est avant tout une manœuvre politique de Xi Jinping pour éliminer toute opposition et consolider son emprise sur le pouvoir.

Cette centralisation extrême vise à préparer la Chine aux défis futurs, mais elle révèle aussi des tensions internes au sommet de l'État.

La tournée asiatique de Donald Trump est un exercice d'équilibriste entre la fermeté commerciale affichée envers la Chine et une diplomatie plus personnelle, notamment avec la Corée du Nord. Si un accord commercial avec Pékin semble possible, les tensions géopolitiques et la possibilité d'une rencontre avec Kim Jong-un ajoutent une dimension imprévisible à ce déplacement crucial pour la stabilité régionale et mondiale.

L'élection de Sanae Takaichi est un événement historique pour le Japon, mais sa ligne politique ultraconservatrice et nationaliste suscite des réactions contrastées. Si elle brise un plafond de verre, ses positions sur les questions sociétales et l'immigration indiquent une continuité avec l'aile la plus dure de la droite japonaise, tout en affichant une volonté de réarmer le pays face aux menaces régionales.

En multipliant les essais de missiles avancés juste avant la visite de Donald Trump en Asie, la Corée du Nord cherche à la fois à démontrer ses capacités militaires et à peser sur l'agenda diplomatique. Cette stratégie de pression vise à négocier en position de force, tout en rendant une éventuelle rencontre avec le président américain à la fois plus risquée et potentiellement plus significative.