Synthèse : Au Moyen-Orient

Un an après la chute d'Assad, la Syrie est à la croisée des chemins. Si la fin de la dictature a libéré des espoirs et permis une réémergence de la société civile, le pays est confronté à une fragmentation territoriale, une violence intercommunautaire persistante, une crise humanitaire profonde et le défi insoluble de la justice pour les crimes du régime déchu, rendant la transition extrêmement périlleuse.

Le cessez-le-feu à Gaza est paralysé par une méfiance profonde.

Le refus du Hamas de passer à la phase suivante en raison de "violations" israéliennes perçues, et les préconditions d'Israël concernant la restitution des otages, créent un cercle vicieux qui met en péril l'ensemble de l'accord de paix.

La crise humanitaire à Gaza est marquée par une urgence sanitaire majeure, avec une malnutrition sévère qui frappe les femmes enceintes et les nourrissons, entraînant une hausse dramatique de la mortalité infantile. L'Unicef et d'autres acteurs sur le terrain soulignent que les restrictions d'accès à l'aide et aux terres agricoles aggravent une situation déjà catastrophique.

L'année 2025 a été particulièrement meurtrière pour les journalistes, Gaza se distinguant comme l'épicentre de la violence contre la presse. Le rapport de RSF accuse l'armée israélienne de ciblage délibéré, soulignant l'urgence de mettre fin à l'impunité et de garantir la sécurité des journalistes dans les zones de conflit.

La situation à la frontière israélo-libanaise est très volatile. Les frappes militaires israéliennes contre le Hezbollah se poursuivent, créant un risque d'escalade, tandis que, sur le plan diplomatique, un canal de discussion inédit s'est ouvert, plaçant la région dans une situation précaire et contradictoire.

L'UNRWA est confrontée à une menace directe pour sa survie, avec des actions concrètes des autorités israéliennes comme la perquisition de son siège et des pressions politiques pour sa dissolution. Pour les réfugiés palestiniens, la disparition de l'agence signifierait non seulement la perte d'une aide vitale, mais aussi une remise en cause de leur statut et de leur identité.

La qualification de la "ligne jaune" comme "nouvelle frontière" par l'armée israélienne marque un durcissement potentiellement irréversible de la situation à Gaza. Ce qui devait être une ligne de retrait temporaire se transforme en une barrière de sécurité fortifiée, entérinant une division territoriale et la dépossession de nombreux Palestiniens de leurs terres.

Une intense activité diplomatique est en cours pour faire avancer le plan de paix à Gaza, avec les États-Unis en chef d'orchestre et le Qatar comme médiateur clé. Cependant, les divergences sur les conditions de la phase 2 du cessez-le-feu et les sensibilités politiques régionales, comme l'illustre le cas de Tony Blair, montrent la complexité du chemin vers une paix durable.

La mort violente de Yasser Abou Chabab, chef de milice anti-Hamas, met en lumière la complexité des dynamiques de pouvoir à Gaza. Qu'il s'agisse d'un règlement de comptes familial ou d'une lutte de pouvoir plus large, cet événement illustre la fragmentation et les tensions qui persistent au sein de la société gazaouie, au-delà du conflit avec Israël.

Entre actions judiciaires contre l'espionnage, démonstrations de force militaire dans le Golfe et ajustements stratégiques pragmatiques comme en Syrie, l'Iran continue de naviguer dans un environnement régional complexe. Sa politique vise à la fois à défier ses adversaires directs, Israël et les États-Unis, et à préserver son influence par le biais de ses alliés et de décisions calculées.