Synthèse : Au Moyen-Orient

Un an après la chute d'Assad, la Syrie est à la croisée des chemins. Le nouveau dirigeant, Ahmed al-Charaa, a fait des avancées diplomatiques mais peine à surmonter les défis internes massifs : une crise économique profonde, des tensions communautaires, la question des disparus et la reconstruction d'un pays en ruines, tandis que le sort de l'ex-dictateur reste un enjeu dans les relations avec la Russie.

La perspective d'une deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza est au centre des discussions, poussée par Israël et ses alliés. Cependant, sa mise en œuvre dépend de la restitution du dernier otage et se heurte à des obstacles majeurs, notamment les conditions posées par le Hamas pour son désarmement et les modalités du déploiement d'une force internationale, le tout sur fond d'une trêve extrêmement fragile.

La déclaration de l'armée israélienne transformant la "ligne jaune" temporaire en "nouvelle frontière" marque un durcissement significatif. Cette ligne, issue du plan Trump, divise Gaza et officialise une zone de contrôle militaire israélien, suscitant des craintes d'annexion permanente et de déplacement forcé de la population palestinienne, tout en détruisant des moyens de subsistance essentiels.

Le Hamas a conditionné son désarmement à la fin de l'occupation israélienne et à la création d'un État palestinien souverain. Tout en rejetant une force internationale de désarmement, il accepte une force de l'ONU pour superviser un cessez-le-feu.

Cette position place la question de la souveraineté au cœur des négociations, mais crée un fossé avec les exigences d'Israël.

L'annonce israélienne d'une réouverture à sens unique du passage de Rafah pour les Gazaouis a été immédiatement contredite par l'Égypte, qui exige un transit dans les deux sens pour les personnes et l'aide humanitaire. Ce désaccord souligne les tensions diplomatiques et l'urgence humanitaire critique à Gaza, où le contrôle de ce point de passage est un enjeu stratégique majeur.

La restitution des corps d'otages de Gaza reste un point de friction et un enjeu humanitaire majeur dans les négociations de cessez-le-feu. L'identification d'un otage thaïlandais a apporté une réponse à une famille, mais l'attente se poursuit pour le dernier otage israélien, dont la restitution du corps est une condition essentielle pour qu'Israël accepte de passer à la phase suivante de l'accord.

Le chef de la milice anti-Hamas Yasser Abou Chabab a été tué à Gaza, mettant en lumière les violentes luttes de pouvoir internes dans l'enclave.

Alors que son groupe parle d'une tentative de médiation qui a mal tourné, une famille locale revendique son meurtre pour trahison, et le Hamas y voit une justice immanente, illustrant la fragmentation et la complexité du paysage politique et sécuritaire gazaoui.

Le Liban navigue dans une période complexe, marquée par une diplomatie active pour faire respecter le cessez-le-feu avec Israël et l'ouverture de pourparlers directs.

La visite du pape Léon XIV a apporté un message d'espoir et un appel à la paix, soulignant la nécessité de préserver la coexistence dans un pays toujours menacé par l'instabilité régionale et les tensions internes.

Les relations entre l'Afghanistan et le Pakistan se sont de nouveau envenimées avec des affrontements frontaliers qui ont causé la mort de civils et d'un militaire. Chaque pays accuse l'autre d'avoir initié les tirs, marquant l'échec de la trêve d'octobre et la persistance d'un conflit sécuritaire qui paralyse la région.

Le régime iranien navigue entre des défis internes et externes.

D'une part, il réprime fermement les signes de contestation sociale, comme la participation de femmes non voilées à un marathon. D'autre part, il mène des démonstrations de force militaire dans le Golfe pour affirmer sa puissance et dissuader ses adversaires, illustrant sa stratégie de maintien du contrôle à la fois sur sa population et sur son environnement régional.