Synthèse : Bande de Gaza

L'élimination ciblée de Raad Saad par Israël, justifiée comme une mesure contre le réarmement du Hamas, fragilise un cessez-le-feu déjà précaire.

Cet acte risque de compliquer les négociations pour la phase II de l'accord de paix et d'intensifier les tensions dans la région.

La transition vers la phase II du plan de paix à Gaza est bloquée par des désaccords profonds. Le Hamas conditionne la poursuite des négociations à la fin des 'violations' israéliennes, tandis qu'Israël exige la restitution du dernier otage. Le refus du Hamas de se désarmer totalement constitue le principal obstacle à une paix durable.

La situation humanitaire à Gaza est devenue critique avec l'arrivée de la tempête Byron, qui a inondé les camps de déplacés, et une crise de malnutrition aiguë qui frappe les mères et les nouveau-nés. Les agences humanitaires alertent sur les conséquences désastreuses de cette double crise pour une population déjà extrêmement vulnérable.

Le rapport d'Amnesty International qualifiant les attaques du 7 octobre de 'crimes contre l'humanité' établit une base juridique solide pour la poursuite des responsables. Bien que contesté par le Hamas, ce document souligne la gravité des exactions commises contre des civils et renforce les appels à la justice internationale pour toutes les parties au conflit.

La requalification de la 'ligne jaune' en 'nouvelle frontière' par l'armée israélienne marque un durcissement de la position de Tel-Aviv. Cette mesure, qui semble préparer une division durable de Gaza, compromet gravement les perspectives d'un retrait total des forces israéliennes et d'une solution pacifique respectant l'intégrité territoriale de l'enclave.

Malgré quelques progrès comme la réouverture du passage d'Allenby, l'aide humanitaire à Gaza est freinée par des obstacles politiques et logistiques.

La marginalisation d'ONG expérimentées et les restrictions d'accès soulèvent des inquiétudes quant à l'impartialité et à l'efficacité de l'assistance fournie à une population en situation de détresse.

La proposition du Hamas de 'geler' ses armes au lieu de les rendre totalement est un point de blocage majeur dans les pourparlers de paix. Rejetée par Israël, cette offre illustre l'incompatibilité des visions sécuritaires des deux camps, ce qui compromet sérieusement la mise en œuvre de la deuxième phase du cessez-le-feu.

La résolution de la crise à Gaza dépend fortement d'un jeu diplomatique complexe mené par les États-Unis, avec le Qatar comme médiateur essentiel. Les négociations sur la gouvernance future de l'enclave et la composition des forces internationales sont en cours, mais les divergences entre les acteurs régionaux et mondiaux rendent l'issue incertaine.

Le rapport de RSF met en lumière le bilan tragique pour les journalistes à Gaza en 2025, faisant de l'enclave la zone la plus mortelle pour la profession. Les accusations de ciblage délibéré par l'armée israélienne soulèvent de graves questions sur le respect du droit international et la protection de la liberté de la presse en temps de guerre.

Les actions d'Israël contre l'UNRWA, incluant une perquisition et des appels à sa dissolution, menacent directement l'existence de l'agence et le soutien vital qu'elle apporte aux réfugiés palestiniens. Cette situation met en péril l'aide humanitaire et éducative dans la région et soulève des questions fondamentales sur le statut des réfugiés.