Synthèse : Union européenne

L'Union européenne a engagé un tournant stratégique majeur en matière de défense, en réponse directe à l'agression russe. En proposant une feuille de route pour 2030, incluant un bouclier anti-drones et un programme industriel commun (EDIP), Bruxelles cherche à renforcer sa souveraineté et sa capacité de riposte collective. Cependant, ce projet se heurte à des défis internes importants, notamment des questions de financement, de compétence et de souveraineté nationale, qui testeront la cohésion des Vingt-Sept.

La proposition d'utiliser les avoirs russes gelés pour garantir un prêt massif à l'Ukraine constitue une étape majeure dans le soutien de l'UE à Kiev. Bien que confrontée à des défis juridiques et à des risques pour la stabilité financière, cette initiative démontre une détermination croissante à la fois pour financer l'effort de guerre ukrainien sur le long terme et pour renforcer l'industrie de défense européenne, tout en faisant pression sur Moscou.

La perspective d'un sommet Trump-Poutine à Budapest met en lumière les fissures au sein de l'Union européenne. Officiellement accueillie avec prudence par Bruxelles, cette rencontre est perçue comme un succès pour Viktor Orbán, qui défie la ligne commune de l'UE, et comme une marginalisation de l'Europe dans les négociations directes entre les États-Unis et la Russie pour résoudre le conflit ukrainien.

La proposition d'introduire un service militaire par tirage au sort en Allemagne pour renforcer la Bundeswehr a déclenché un vif débat politique et social. Cette mesure, envisagée pour répondre aux nouvelles menaces sécuritaires en Europe, révèle les profondes divisions de la société allemande sur la question du réarmement et met en lumière les difficultés du gouvernement à concilier ses ambitions militaires avec son héritage pacifiste.

L'adoption en Grèce d'une loi permettant des journées de travail de 13 heures a mis en lumière de profondes fractures sociales et politiques. Présentée par le gouvernement comme une mesure de flexibilité volontaire pour augmenter les revenus, elle est dénoncée par les syndicats et l'opposition comme une régression majeure des droits des travailleurs, dans un pays déjà marqué par une durée de travail élevée.

Le refus de la Pologne et de l'Italie d'extrader un suspect ukrainien vers l'Allemagne dans l'affaire du sabotage de Nord Stream expose les divisions politiques et les obstacles judiciaires au sein de l'UE. Cette situation entrave l'enquête sur une attaque majeure contre les infrastructures européennes et souligne les difficultés de la coopération sécuritaire entre les États membres face à des enjeux géopolitiques complexes.

Le premier test du nouveau pacte migratoire européen révèle que les divisions sur la solidarité restent profondes.

Le refus de plusieurs États membres, menés par la Pologne, de participer au mécanisme de relocalisation des demandeurs d'asile menace l'efficacité de la réforme et souligne la difficulté persistante de l'UE à trouver une réponse commune et unie à la question migratoire.

Le vote du Parlement portugais en faveur de l'interdiction du voile intégral dans l'espace public, sous l'impulsion du parti d'extrême droite Chega et avec le soutien de la droite au pouvoir, marque un tournant politique pour le pays. Cette décision s'inscrit dans un contexte de forte augmentation de l'immigration et reflète une tendance européenne plus large de régulation des symboles religieux, tout en cristallisant les clivages politiques nationaux sur les questions d'identité et d'intégration.

La visite d'Ursula von der Leyen dans les Balkans occidentaux témoigne de la volonté de l'UE de relancer le processus d'élargissement, considéré comme un enjeu géostratégique majeur. Tout en encourageant les pays candidats comme le Monténégro et la Serbie, Bruxelles maintient une ligne exigeante sur les réformes nécessaires, en particulier sur l'État de droit, condition indispensable pour toute adhésion future.

Le lancement du nouveau système d'entrée/sortie (EES) marque une étape significative dans la stratégie de l'Union européenne pour moderniser et sécuriser la gestion de ses frontières extérieures.

En rendant obligatoire l'enregistrement des données biométriques des voyageurs non-européens, l'UE vise à renforcer la lutte contre l'immigration irrégulière et à améliorer l'efficacité des contrôles, tout en posant les bases d'une frontière plus numérisée.