Synthèse : Union européenne

L'UE a fait un premier pas prudent vers l'utilisation des avoirs russes gelés pour aider l'Ukraine, mais le projet de prêt de 140 milliards d'euros est bloqué par les préoccupations juridiques et financières de la Belgique.

La question est reportée au prochain sommet, les dirigeants s'accordant sur l'objectif mais pas sur la méthode, laissant Kiev dans l'attente d'une décision cruciale.

Le 19e paquet de sanctions de l'UE, coordonné avec les mesures américaines, représente une escalade significative contre le secteur énergétique russe, visant à couper le financement de la guerre. La mesure phare est une interdiction progressive du GNL russe d'ici 2027, démontrant un effort occidental concerté pour paralyser l'économie de Moscou, malgré certaines préoccupations internes de l'UE concernant la dépendance énergétique.

La montée des partis d'extrême droite et populistes à travers l'Europe, notamment en République tchèque, en Pologne et aux Pays-Bas, signale un changement politique majeur. Alimentée par les préoccupations liées à l'immigration, les difficultés économiques et la méfiance envers les réglementations de l'UE, cette tendance remet en question les valeurs fondamentales et l'unité du bloc, tout en trouvant un allié en Donald Trump.

L'UE a réformé ses règles sur le permis de conduire pour renforcer la sécurité routière. Les principaux changements incluent une validité maximale de 15 ans, des contrôles médicaux obligatoires pour le renouvellement, et une application à l'échelle de l'UE des retraits de permis, mettant fin à l'impunité transfrontalière pour les infractions graves. La réforme promeut également les permis numériques et impose des règles plus strictes aux jeunes conducteurs.

Lors d'un sommet à Londres, la "Coalition des volontaires" a réaffirmé son engagement envers l'Ukraine, en se concentrant sur l'augmentation de la pression sur la Russie. Menés par le Premier ministre britannique Keir Starmer, les alliés ont discuté de la fourniture d'armes à longue portée et de la finalisation des plans d'utilisation des avoirs russes gelés pour financer la défense de l'Ukraine, la France annonçant de nouvelles livraisons de missiles et d'avions.

Les tensions s'aggravent entre l'UE et la Hongrie, Budapest étant accusé d'espionnage et de saper les politiques de l'UE comme les sanctions contre la Russie. L'UE utilise la pression financière (fonds gelés) et des poursuites judiciaires pour contrer ce qu'elle considère comme des violations de l'État de droit et des droits fondamentaux, soulignant la lutte du bloc pour gérer un "ennemi intérieur" dissident.

L'UE navigue dans l'équilibre délicat entre ses objectifs climatiques ambitieux pour 2040 et la nécessité de protéger sa compétitivité industrielle. Les dirigeants se sont accordés sur le maintien d'un objectif élevé tout en introduisant des flexibilités et des "jokers" pour éviter la désindustrialisation, reflétant un compromis entre les objectifs écologiques et les réalités économiques.

Poussée par la guerre en Ukraine, l'UE prend des mesures concrètes pour renforcer sa défense collective et sa base industrielle. Grâce à des initiatives comme le programme EDIP et une nouvelle feuille de route pour la défense, le bloc vise à augmenter les achats conjoints, à produire ses propres armements et à développer des capacités partagées comme un "mur de drones" afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.

La loi phare de l'UE contre la déforestation subit un revers majeur, la Commission ayant proposé un report d'un an jusqu'à la fin de 2025. Cette décision fait suite à une pression intense de la part de plusieurs États membres et de partenaires internationaux préoccupés par les difficultés de mise en œuvre, illustrant le conflit entre les ambitions environnementales de l'UE et les aspects pratiques du commerce.

Les tensions commerciales entre l'UE et les États-Unis persistent, le président Trump ayant rejeté l'offre de l'UE d'une exemption mutuelle des droits de douane sur les produits industriels, la jugeant "insuffisante". L'UE exprime sa frustration face au manque d'engagement américain pour résoudre le différend, notamment en ce qui concerne les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, ce qui fait craindre un nouveau conflit commercial.